Les savoir-faire

Cuir & Maroquinerie

Depuis toujours, le cuir fait corps avec les domaines d’excellence français.

Cuir & Maroquinerie
©Alfredo Piola

Histoire de peau

Le travail du cuir est un des plus anciens dans l’histoire de l’humanité. Il faut cependant attendre les XVIe et XVIIe siècles pour que, sous l’impulsion de Colbert, les métiers du cuir prennent une importance considérable. La France devient rapidement le plus grand producteur d’Europe de peaux de qualité. 

On compte alors plus de 5 000 ateliers de tannage, employant de 30 000 à 40 000 personnes. Chaque cité ou bourgade possède une tannerie et un ou plusieurs moulins à tan pour faire de la poudre d’écorce servant au tannage végétal. À cette époque, le cuir est la seule matière à la fois souple et résistante, son utilisation est très fréquente et rentre dans la composition de nombreux objets. 

La multiplication des usages conduit à la création, en 1749, d’une Manufacture royale du cuir. Le XVIIIe siècle connaît un développement considérable des objets de luxe. Mais le terme de maroquinerie n’apparaît qu’au XIXe siècle avec la naissance du portefeuille en 1835. Il est issu du terme « maroquin » désignant un cuir provenant des peaux de boucs et chèvres, dont le tannage aurait été inventé au Maroc.

Au fur et à mesure des siècles, cette industrie bénéficie de brevets, dont celui d’un tannage plus rapide par le chimiste Armand Seguin. Avant la Seconde Guerre mondiale, l’industrie du cuir figure même au troisième rang après la métallurgie et le textile.

Une matière résistante

Face à l’offensive du plastique, l’industrie du cuir s’est adaptée. Tel un caméléon, elle s’est pliée aux tendances, mettant au point des effets ciré, scarifié, verni, plissé, imprimé. Elle a allégé les peaux et les a hybridées avec d’autres matières. Elle s’est aussi engagée dans la préservation de l’environnement. 

Associée au travail de la main et à la patine du temps, elle reste aujourd’hui plus que jamais synonyme de luxe français.